Bibeau appuie les normes nationales en santé

La ministre fédérale de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire et députée de Compton-Stanstead, Marie-Claude Bibeau, s’est entretenue avec La Tribune dans le cadre d’une table éditoriale virtuelle plus tôt cette semaine.

Que cela plaise ou non à François Legault, il est « normal » qu’Ottawa exige des normes nationales en matière de santé avant de transférer les milliards de dollars qu’exigent le Québec et les provinces pour faire face à la crise qui secoue actuellement le système de santé, et en particulier les CHSLD.


C’est ce que soutient la ministre fédérale et députée de Compton-Stanstead, Marie-Claude Bibeau, lorsque appelée à se prononcer sur les tensions qui existent entre Ottawa et certaines provinces et territoires quant à l’imposition de normes nationales rattachées au financement de la santé.

Selon elle, le gouvernement fédéral est en droit d’exiger de telles normes étant donné qu’il est imputable de sa gestion des deniers publics vis-à-vis de la population.

Depuis des années, le Québec et les provinces demandent qu’Ottawa augmente ses transferts en santé afin de faire face à la hausse des coûts engendrée notamment par le vieillissement de la population et le prix des médicaments. 

Les provinces et territoires disent qu’Ottawa ne finance plus que 22 % du coût des systèmes de santé au Canada. Elles veulent que le fédéral rehausse sa part à 35 % dès cette année, faisant passer celle-ci de 42 à 70 milliards de dollars.

« Je pense qu’il est raisonnable qu’avant de transférer des sommes importantes, on s’entende sur des objectifs communs, a repris à son tour la ministre Bibeau lors d’une table éditoriale avec La Tribune, jeudi. On a un devoir d’imputabilité face aux citoyens », a-t-elle ajouté.

Je pense qu’il est raisonnable qu’avant de transférer des sommes importantes, on s’entende sur des objectifs communs.

Les discussions entre les deux paliers de gouvernement se sont envenimées lorsque Ottawa a assorti son aide à l’instauration de normes nationales. Le sujet a d’ailleurs donné lieu à des échanges aigres-doux entre Justin Trudeau et François Legault, ce dernier reprochant à son homologue fédéral de vouloir s’immiscer dans un domaine de juridiction provinciale.

« Il n’est pas question pour nous d’interférer, corrige la ministre Bibeau. On n’émet aucune directive, ni sur la façon de rendre les services. L’idée, c’est de se donner des normes nationales pour que tous les Canadiens, que ce soit au Québec, en Ontario ou en Alberta, puissent bénéficier de ces normes. Il n’est pas question pour nous de dire comment les services doivent être donnés pour atteindre ces objectifs communs. Ça, c’est de juridiction provinciale », a reconnu Mme Bibeau.

Depuis le début de la pandémie, dit-elle, Ottawa a joué un rôle de support afin de fournir aux provinces les données scientifiques les plus à jour ainsi que dans l’approvisionnement de matériel médical, incluant les respirateurs, les tests de dépistage, les masques et les vaccins.  

« Tout ce matériel, on est allé le chercher et on l’a distribué gratuitement aux provinces. Cela s’est ajouté aux transferts financiers qu’on a effectué aux provinces et à l’aide consentie aux entreprises pour qu’elles convertissent leur production en équipement de protection individuelle. »

Vaccins

Quant aux flèches lancées cette semaine par le ministre de la Santé du Québec, Christian Dubé, qui a reproché à Ottawa sa lenteur dans la distribution des vaccins, Mme Bibeau n’a pas voulu renchérir.

« Je pense qu’on a fait le travail en signant un grand nombre d’ententes avec les compagnies pharmaceutiques qui pouvaient livrer la marchandise. J’ai bon espoir que, tant de notre part, que de la part du Québec, on va trouver notre vitesse de croisière dans les prochaines semaines et que l’administration des vaccins va aller rondement. »