Dépôt volontaire: plusieurs enjeux avec l’ouverture d’autres sites

Le Bureau de l’environnement de la Ville de Sherbrooke a dans ses plans de mieux répartir l’offre de conteneurs à verre dans le secteur Rock Forest, où des citoyens ont rapporté que le site débordait régulièrement en décembre et janvier.

La Ville de Sherbrooke vise encore à faire passer de 6 à 10 le nombre de points de dépôt volontaire de verre sur son territoire, mais leur ouverture tarde car les ententes ne sont pas finalisées avec les propriétaires des nouveaux sites retenus.


Entre-temps, le Bureau de l’environnement et le service de la voirie restent à l’affût pour gérer les débordements et modifier la séquence de levées des conteneurs quand c’est requis. 

« Les démarches se poursuivent pour consolider les sites manquants. On y travaille », assure la directrice du Bureau de l’environnement à la Ville, Ingrid Dubuc. 

« Il va y avoir une annonce sous peu », ajoute-t-elle en entrevue avec La Tribune, sans vouloir s’avancer davantage sur la localisation des nouveaux sites ou leur date d’ouverture. 

On se souviendra que sous la pression citoyenne, la Ville avait fini par lancer les dépôts volontaires de verre sous forme de projet-pilote l’été dernier, en installant des conteneurs sur des sites de propriété municipale. Le projet initial déposé par le Comité du verre de Sherbrooke en 2019 suggérait plutôt de 20 à 25 sites de dépôt à proximité des épiceries et SAQ.

« Les sites qui seront dans la deuxième phase de déploiement sont plus de propriété privée », précise Mme Dubuc. 

« Certains sites sont chez des épiceries, alors c’est sûr qu’en temps de pandémie, leur priorité n’a pas été de mettre ça en œuvre dans les meilleurs délais et c’est tout à fait compréhensible. Mais ce n’est pas par manque de collaboration des propriétaires. On est en train de régler des problèmes logistiques sous-jacents. »

292 tonnes en sept mois

Actuellement, la Ville a mis à la disposition des citoyens 13 conteneurs sur six sites. En date de mercredi, la récolte de verre atteignait 292 tonnes, rapporte Mme Dubuc. 

Les sites du bureau d’arrondissement de Rock Forest et du parc Blanchard sont les plus sollicités. Des conteneurs en plastique thermo moulé ont commencé à faire leur apparition pour atténuer le bruit causé par le dépôt des contenants de verre, tandis que la capacité de transport de la matière vers l’usine de conditionnement de 2M Ressources à Saint-Jean-sur-Richelieu est presque atteinte.

« On avait prévu que les citoyens allaient répondre présents et ils le sont, constate Ingrid Dubuc. On a donc plusieurs enjeux à gérer en parallèle. »

Des Nations et Rock Forest

Si l’intention de mieux desservir le territoire est claire, la Ville ignore par exemple quels impacts auront les nouveaux sites sur les habitudes des citoyens. Est-ce que cela va occasionner un déplacement de la clientèle ou plus de tonnage? 

« Ce qui est sûr, dit Mme Dubuc, c’est que dans nos préoccupations, on doit trouver une façon de mieux desservir l’arrondissement des Nations et de bien répartir l’offre pour Rock Forest. On doit aussi travailler sur le déplacement du site de Brompton, qui rencontre des enjeux au niveau du bruit, et réfléchir à notre capacité de collecte. Et il y a Lennoxville aussi qui est en réflexion. »

« Ce n’est pas parce que les quatre nouveaux sites ne sont pas actifs qu’il n’y a pas de travail qui se fait pour les rendre actifs, insiste-t-elle. Et on n’attendra pas que toutes les solutions soient trouvées pour les annoncer. Si on a un site qui est prêt, on va l’annoncer. »

Contamination et bruit

Ailleurs en Estrie, les conteneurs à verre sont déployés dans 13 municipalités selon l’Opération Verre-Vert, qui tient à jour une carte interactive des points de dépôt au Québec et salue chaque nouvelle municipalité qui joint le mouvement.

Celui de Saint-Denis-de-Brompton célèbre ses cinq ans cette année, a souligné l’OVV.

À Magog dans les derniers jours, la Ville a demandé à ses citoyens de bien trier ce qu’ils déposent dans le bac puisque « la qualité du verre récupéré est réduite, voire inutilisable », écrit-elle, à cause de plusieurs matières non acceptées qui ont été déposées dans le conteneur qui se trouve à l’écocentre.

À Orford, c’est un appel à éviter les nuisances sonores qui a été fait par la Municipalité en janvier. Elle invite les usagers à se rendre au point de dépôt de verre en journée seulement, afin d’éviter de troubler la quiétude des résidents environnants. « De plus, dans la mesure du possible, veuillez tenter de déposer le verre avec délicatesse afin de réduire le bruit d’impact. » À Orford, le conteneur est installé près du garage municipal. Un peu plus de 90 tonnes y ont été récoltées en 2020.

Contenants acceptés dans les points de dépôt volontaire

  • Pots
  • Flacons
  • Bouteilles de toutes les couleurs (prioriser la consignation)

Matières refusées

  • Couvercles et bouchons
  • Sacs de plastique
  • Boîtes de carton
  • Ampoules électriques
  • Vitre (verre plat)
  • Vaisselle et pyrex
  • Verres à boire et coupes de vin

Jouer de prudence 

En attendant de connaître les orientations de Québec sur la réforme de la consigne et la modernisation du système de collecte sélective, la Ville de Sherbrooke joue de prudence dans le déploiement de conteneurs pour le dépôt volontaire de verre sur son territoire. « C’est aussi ce qui a guidé notre décision d’aller en projet pilote », précise Ingrid Dubuc, directrice du Bureau de l’environnement à la Ville. 

« En fonction de l’évolution de la nouvelle consigne, on verra quels rôles auront à jouer nos sites de dépôt de verre. Le fait d’être en projet pilote nous permet de l’ajuster en fonction de la nouvelle réalité. On est très agiles et les équipements qui ont été acquis pourraient avoir une autre utilité si jamais — et je dis bien si jamais — ça [la collecte de verre] devait ne plus avoir lieu. »