La vaccination commence mercredi en Estrie

Sherbrooke — La campagne de vaccination débutera finalement un jour plus tôt que prévu en Estrie. Les premiers employés des CHSLD de la région pourront recevoir dès mercredi le vaccin tant attendu du fabricant Pfizer.


« Tous les rendez-vous qui ont été rendus disponibles ont été comblés rapidement. Nous avons même eu des appels de gens qui ne sont pas des travailleurs de la santé et qui voulaient avoir le vaccin. C’est une bonne nouvelle, ça veut dire qu’il y a beaucoup de gens intéressés par le vaccin », se réjouit le Dr Alain Poirier, directeur de la Santé publique de l’Estrie.

L’arrivée de ce premier vaccin est évidemment une bonne nouvelle, mais il faudra quand même de la patience. La bataille contre la COVID-19 est loin d’être gagnée.

« On espère qu’au moins 80 % de la population aura accepté d’être vaccinée d’ici l’automne. Alors ce n’est pas demain la veille qu’on pourra arrêter nos bonnes mesures, le port du masque, la distanciation de deux mètres, l’hygiène des mains… », dit-il.

Le Dr Poirier suit attentivement les études sur les vaccins. Et il se dit très rassuré par les vaccins proposés jusqu’ici.

« Il faut aussi savoir que la Santé publique suit les effets secondaires de la vaccination tous les jours, partout dans le monde, sur l’ensemble des vaccins. On n’a pas inventé ces mesures de suivis avec le vaccin contre la COVID-19. Oui on remarque des manifestations de rougeur sur le bras, de légère fièvre, mais c’est souvent comme ça avec plusieurs vaccins. C’est qu’on se construit une immunité », ajoute-t-il.

Le Dr Poirier n’a pas du tout peur jusqu’ici des changements attribuables au nouveau type de coronavirus en Angleterre, des changements qui ont poussé pratiquement tous les pays du monde à fermer leurs frontières avec l’Angleterre.

« Le virus a muté, mais jusqu’ici, il n’a pas suffisamment bougé pour que le vaccin ne le reconnaisse pas. C’est une bonne nouvelle », explique-t-il.

À La baisse

Le bilan quotidien du nombre de nouveaux cas confirmés de COVID-19 est de nouveau reparti à la baisse ce lundi avec 88. Rappelons qu’il y a eu 115 et 109 nouveaux cas confirmés au cours du week-end… mais 78 vendredi.

La moyenne mobile de l’Estrie au cours des sept derniers jours est de 101 nouveaux cas par jour. Pour retourner en zone orange, il est nécessaire de glisser sous la barre des 50.

Le CIUSSS de l’Estrie-CHUS a été placé vendredi sur la liste des hôpitaux en « situation critique » par le ministère de la Santé et des Services sociaux en raison de sa difficulté à recevoir de nouveaux patients, faute de place et de personnel

Un seul décès en lien avec la COVID-19 est à déplorer en ce lundi. Cette personne résidait au centre d’hébergement Villa-Bonheur (CHSLD) de Granby.

Ce décès alourdit encore le bilan de cette très sévère éclosion où 88 de la centaine de résidents ont contracté la COVID-19, ainsi que 98 employés. À ce jour, 28 personnes sont décédées des complications de la COVID-19, soit environ 25 % de tous les résidents.

La pression sur les hospitalisations est aussi forte. 49 personnes se trouvent à l’hôpital présentement pour lutter contre la COVID-19, dont deux aux soins intensifs. Il s’agit d’un nouveau record pour les hôpitaux sherbrookois, qui sont désignés pour recevoir des patients atteints de la COVID-19. Le CIUSSS de l’Estrie a réservé 100 lits (75 lits réguliers et 25 aux soins intensifs) afin de faire face à une hausse de la demande à très court terme.

Un mois de décembre difficile

Le mois de décembre fut particulièrement difficile pour les aînés de l’Estrie. De multiples éclosions touchent les CHSLD et les résidences privées pour aînés (RPA) de la région. Il faut remonter au 30 novembre pour retrouver une hausse d’un seul décès quotidien. Durant les 21 jours de décembre, ce sont 60 personnes qui sont décédées des complications de la COVID-19, dont une personne âgée entre 20 et 29 ans et une personne de 40 à 49.

Cependant, sur le total des 124 Estriens décédés des complications liées à la COVID-19 jusqu’ici, 20 % avaient entre 70 et 79 ans, alors que 75 % des personnes décédées avaient plus de 80 ans.