La galette des Rois, un classique qui réconforte

Au Croquembouche, sur Saint-Joseph, les pâtissiers s’activent déjà à la préparation du dessert. Cette année entre 300 et 400 galettes sortiront de leurs fours, de la fin décembre jusqu’à la fin janvier.

On aime la galette des Rois pour sa traditionnelle pâte feuilletée bien beurrée qui craque sous la dent, mais on salive surtout pour son cœur de frangipane sucrée qui enrobe nos papilles de douces notes d’amandes. Qu’ils soient puristes ou qu’ils osent diverger de la recette classique, ses amateurs reviennent chaque année en force dans les pâtisseries de Québec pour déguster leur douce gâterie… et peut-être dénicher la fameuse fève.


Traditionnellement consommée lors de l’Épiphanie, une fête chrétienne célébrée le premier dimanche de l’année ou le 6 janvier qui souligne la visite des Rois mages à Jésus, la galette se consomme aujourd’hui tout le mois de janvier.

Au Croquembouche, sur Saint-Joseph, les pâtissiers s’activent déjà à la préparation du dessert. Cette année entre 300 et 400 galettes sortiront de leurs fours, de la fin décembre jusqu’à la fin janvier.

«Les jours entourant le 6 janvier sont toujours les plus achalandés, souligne toutefois Simon Lavigne, gérant du Croquembouche. Cette année, durant le temps des fêtes, on a vendu plus de petits formats, mais on est tout de même agréablement surpris par la demande. Les ventes se dessinent un peu comme les autres années.»

Pour fournir à la demande et bien se préparer en conséquence, plusieurs pâtisseries proposent d’ailleurs aux clients de réserver leur galette.

À l’instar du Croquembouche, Pascal Chazal, propriétaire de la pâtisserie «Pascal le boulanger» à Stoneham, ressent déjà tranquillement la folie de la galette des Rois : «C’est sensiblement la même chose que les autres années. On devrait vendre environ mille galettes tout le mois de janvier».

Les deux hommes remarquent depuis quelques années une tendance à la hausse de leur clientèle québécoise. «Notre clientèle était surtout européenne, à la base. La fête des Rois, c’est une tradition très forte pour eux. Mais, depuis quelques années, on voit vraiment qu’il y a de plus en plus de Québécois qui s’y intéressent», affirme le gérant du Croquembouche.

«Ça fait un peu plus de dix ans que je suis installé ici et je vois que c’est de plus en plus populaire. On m’a déjà dit que les anciens célébraient la fête des Rois ici aussi, mais que ça s’était perdu avec les années. Là ça revient tranquillement», raconte M. Chazal.

Une recette gagnante

«C’est vraiment une gâterie réconfortante, une tradition que l’on perpétue année après année. Et cette année, on a bien mérité un peu de réconfort», ajoute M. Lavigne tout en refusant de confier au Soleil ne serait-ce que la quantité de beurre caché dans son dessert. «Secret!»

 «C’est sensiblement la même chose que les autres années. On devrait vendre environ mille galettes tout le mois de janvier»

Chez Pascal le boulanger tout comme au Croquembouche, la recette n’a jamais été modifiée : pâte feuilletée et crème d’amande ou frangipane – un mélange de crème d’amande et de crème pâtissière.

Le boulanger d’origine française a toutefois accepté de modifier son classique pour les gens qui seraient allergiques aux noix. Résultat : la même pâte feuilletée sur laquelle on dépose, cette fois-ci, une généreuse portion de compote de pomme.

Qu’elle soit avec ou sans amande, la galette s’accompagne d’un bon cidre ou d’un vin de glace, nous conseille M. Chazal.

«Il est aussi mieux de la laisser tiédir. On peut la mettre cinq minutes au four à 350°F [180°C] avant de servir», ajoute-t-il.

Une tradition qui remonte à plusieurs millénaires

Bien que la date à laquelle on célèbre la fête des Rois soit d’origine chrétienne, le concept qui consiste à déposer une fève à l’intérieur d’un gâteau afin que celui qui la trouve devienne le «roi du jour» remonterait plutôt, selon certaines sources, à l’Antiquité et s’inspirerait des Saturnales. Lors de ces fêtes romaines, l’esclave qui trouvait la fève dans sa pointe de gâteau voyait tous ses désirs s’exaucer pendant une journée avant de redevenir un simple serviteur ou d’être assassiné.

Ce n’est toutefois que parmi des écrits datant du Moyen Âge que les historiens retrouvent les premières traces officielles du fameux dessert.

Selon la tradition, on coupe le nombre de parts correspondant au nombre de convives plus un. Il revient ensuite au plus jeune invité de distribuer les morceaux.

Si la galette «classique» se rapproche le plus souvent du pithiviers, plusieurs pays dégustent d’autres types de desserts tels que des gâteaux briochés parfumés à l’eau de fleur d’oranger ou des pâtes feuilletées fourrées avec différentes garnitures (fruits confits, chocolats et autres).

Pour fournir à la demande et bien se préparer en conséquence, plusieurs pâtisseries proposent d’ailleurs aux clients de réserver leur galette.

Contrairement à la pâtisserie, la fève a beaucoup évolué au fil du temps. Alors qu’elle est à l’origine une vraie graine, la «fève» prend rapidement des allures de figurines religieuses en porcelaine. Aujourd’hui, selon la pâtisserie que nous fréquentons, les petites statuettes – toujours en porcelaine ou en plastique – prennent diverses formes : personnages de cirque, animaux, figures historiques et autres.