L'Information régionale à Noovo : un retour important pour la démocratie et la pluralité des voix

La présidente de la FPJQ, section Estrie, Marie-Eve Lacas se dit satisfaite de l'ajout d'une nouvelle voix en information régionale.

La décision de Bell Média de ramener sur le terrain et en ondes une équipe d’information aguerrie est accueillie avec enthousiasme en Estrie. En ces temps où les différents médias sont malmenés par la chute des revenus et par les courants de désinformation, les acteurs du milieu se réjouissent de l’ajout d’un joueur pour la pluralité des voix. 


La Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ), section Estrie, se dit très satisfaite à l’idée de voir le réseau de l’information se diversifier. La fermeture de TQS avait grandement inquiété Marie-Eve Lacas, présidente de la FPJQ, section Estrie. 

« Pour une démocratie saine, il est nécessaire que l’espace public soit constitué d’opinions et de chaines d’information variées », assure Mme Lacas. Elle précise que la lutte à la désinformation doit être mise de l’avant spécialement dans le contexte actuel. 

Dès le printemps 2021, les Québécois auront un choix de chaine généraliste supplémentaire pour s’informer au quotidien. La chaine Noovo a annoncé plusieurs grandes pointures du monde journalistique pour occuper les postes de chefs d’antenne, dont Noémie Mercier et Michel Bherer, ancien lecteur de nouvelles à Radio-Canada Estrie. 

Lisa-Marie Blais, anciennement cheffe d’antenne et coanimatrice à LCN, assura la couverture des régions, dont celle de l’Estrie en fin de journée et fin de soirée en semaine. La présence de journalistes d’expériences à Noovo rassure la présidente de la FPJQ, section Estrie, quant à la qualité de l’information qui sera diffusée. 

Jusqu’ici, Noovo a recruté en région des journalistes connus pour leur travail terrain parmi lesquels les anciens de Radio-Canada Estrie Louis-Philippe Bourdeau et Fanny Lachance-Paquette, de même que l’ex-journaliste de Rouge et Énergie Alexandra Paré.

Le coordonnateur du département Art et technologie des médias du Cégep de Jonquière, Blaise Gagnon, voit également d’un bon œil l’arrivée d’un nouveau joueur dans le milieu de l’information régionale au Québec, mais attend de voir l’approche proposée.

« Évidemment, ce qui me vient tout de suite à l’esprit est une autre voix, un autre angle et une autre vision de l’information. On n’en sait pas trop. Noémie Mercier nous laisse sous-entendre que ce sera une façon différente de traiter l’information et qu’il y aura une présence importance dans les régions du Québec. Ça m’interpelle beaucoup parce que je trouve que la pluralité des voix est importante. D’avoir plusieurs façons d’analyser l’information, c’est très important. »

« L’information régionale est réduite comme peau de chagrin depuis plusieurs années. Si on revient à ça, c’est intéressant », souligne-t-il.

M. Gagnon évoque que l’arrivée d’un nouveau média est également un facteur positif sur le plan de la concurrence. « Ça force les autres à se remettre en question, à penser à de nouvelles façons de faire et à étendre leur réseau. [...] Je considère que c’est de la saine concurrence », mentionne-t-il en ajoutant qu’il s’agit également d’une bonne nouvelle pour la démocratie.

« Quand on fait le tour des régions du Québec, on réalise que dans certains cas, il y a des déserts médiatiques. Il y a un fonds de financement du Patrimoine canadien qui soutient des milieux où il n’y a aucune couverture régionale et locale. C’est très inégal. La présence d’un nouveau joueur peut seulement être bénéfique pour cela », explique Blaise Gagnon.