Moins de traumas en pandémie

Pour rester plaisante et sécuritaire, l’activité de glissade devrait se pratiquer sous la supervision des parents.

Même si le nombre de traumas subis par des enfants semble être à la baisse depuis le début de la pandémie, notamment avec la diminution importante de la pratique de sports organisés, il n’en demeure pas moins qu’il y a en encore trop.


Pédiatre intensiviste au CHUS, le Dr Claude Cyr analyse que le nombre d’enfants qui se sont présentés aux urgences a diminué de façon importante lors du premier confinement du printemps 2020.

« Nous avions noté environ 70 pour cent moins de visites d’enfants à l’urgence, notamment parce qu’ils restaient confinés à la maison et que les sports organisés étaient arrêtés. Cette tendance a marqué l’année 2020 », explique le pédiatre intensiviste.

L’arrêt quasi complet des sports de contacts comme le football et le hockey a eu une incidence marquée sur cette diminution.

« S’ils sont moins exposés au risque, c’est certain que les enfants ont subi moins de commotion cérébrale et de fractures liées à ces sports », explique le pédiatre.

En contrepartie, la présence plus intensive des enfants à la maison et près des plans d’eau a eu une incidence sur l’augmentation du nombre de noyades au cours de la saison estivale.

« À la sortie du confinement, les gens sont retournés à l’extérieur. Au Québec, nous avons constaté que cette année, il y a eu le plus grand nombre de noyades des cinq dernières années », constate le Dr Claude Cyr.

Le pédiatre intensiviste convient qu’il est impossible que les enfants soient placés dans des environnements ou qu’ils pratiquent des activités où tous les risques sont exclus.

« Nous pouvons vivre avec des sports où les enfants sont soignés pour des fractures ou des entorses. Ce que nous voulons éviter, ce sont les traumatismes crâniens comme les commotions cérébrales, les amputations ou les décès », signale le Dr Cyr. 

Dr Claude Cyr

La motoneige

Il signale que les accidents de motoneiges ou de VTT demeurent des activités très à risque pour les enfants. 

À la fin janvier, une promenade en motoneige s’est terminée de façon tragique avec la mort d’un enfant de 10 ans à Dixville. Selon la Sûreté du Québec, l’enfant qui était seul sur la motoneige aurait fait une embardée dans un fossé.

« Les décès, c’est une chose, mais il y a aussi les hospitalisations liées aux véhicules motorisés hors route comme la motoneige et les VTT. Il y a bien peu de prévention parce que l’on présume que les enfants ne les conduisent pas étant donné que c’est interdit en bas de 16 ans par le Code de la sécurité routière. Cependant, étant donné que ce sont des véhicules qui circulent hors de la voie publique, ce n’est pas appliqué. Ce type de véhicule est attirant pour les enfants et leur dangerosité est souvent banalisée par les parents », déplore le Dr Cyr.

Le pédiatre intensiviste explique que lorsqu’il rencontre des parents à la suite de l’accident de leur enfant sur ce type d’engins à moteur, il rappelle que les motoneiges et VTT ne doivent pas être conduits seuls par des enfants de moins de 16 ans ou sans surveillance sur des modèles adaptés.

« Il faut aussi éviter de tirer des skis, planches à neige ou traîneaux qui ne sont pas adaptés derrière des véhicules hors route. Le risque de blessure est très grand lorsque les enfants sont projetés. Il faut aussi éviter d’y amener des bébés parce qu’ils ne supportent pas le froid. Par ses territoires ruraux, l’Estrie est un endroit où les motoneiges et VTT sont davantage utilisés par les enfants. C’est le cas aussi dans les régions éloignées où ce type de véhicule est utilisé par les enfants pour se déplacer l’hiver », signale le pédiatre intensiviste.

Glissade

Concernant la glissade, le pédiatre aux soins intensifs du CHUS signale que le gros bon sens doit primer.

« Si l’on considère qu’un enfant doit porter un casque pour glisser, c’est peut-être que l’endroit est potentiellement dangereux. La supervision des parents est conseillée. Il faut éviter les endroits où il y a des sauts, des arbres, des poteaux ou ceux où l’on peut s’insérer comme sous une clôture. Il faut que cette belle activité physique extérieure familiale reste plaisante et sécuritaire », indique le Dr Claude Cyr.

Le Dr Cyr ajoute que Sherbrooke demeure l’un des endroits où le taux de blessure par enfant est l’un des moins élevés en Amérique du Nord.

« Les décès par noyade sont le seul décès traumatique que nous avons connu dans les dix dernières années. Je ne souviens pas du décès d’un cycliste ou d’un piéton de moins de 15 ans à Sherbrooke. La mise en place des corridors scolaires, du programme de prévention bon pied bon œil, des limites de vitesse autour des écoles, de la surveillance policière et de l’environnement bâti sont autant de facteurs qui font en sorte que Sherbrooke est une ville très sécuritaire pour les enfants. »