Une réunification familiale impossible sans exemption

Dominic Goyette et sa conjointe, Diana Cañaveral

Sans une exemption des coûts liés à la quarantaine obligatoire à l’hôtel nouvellement annoncée par le gouvernement Trudeau, Dominic ne pourra pas retrouver son épouse de si tôt. En attente depuis plus de 17 mois des papiers nécessaires à leur réunification, le couple espérait être arrivé au bout des dédales administratifs et renouer sous peu. Le fardeau financier supplémentaire associé à la quarantaine en hôtel vient fragiliser leurs retrouvailles.


Avant la pandémie, le Sherbrookois passait beaucoup de temps en Colombie avec sa femme, Diana Gañaveral, originaire de ce pays d’Amérique du Sud. Cette dernière s’est toutefois retrouvée coincée en Colombie en attente d’une confirmation d’immigration qui traîne en longueur. Les mesures sanitaires ont ajouté aux difficultés, et le couple est ainsi séparé depuis 13 mois maintenant.

« Après plus de 17 mois d’attente, nous étions vraiment heureux quand nous avons finalement reçu les papiers d’immigration pour ma conjointe », explique M. Goyette, dont la conjointe préparait son arrivée imminente au Canada. 

Toutefois, leur bonheur aura été de courte durée puisque le couple ne peut pas assumer financièrement le coût des nouvelles mesures de quarantaine obligatoire s’élevant à plus de 2000 $. 

Dominic Goyette

Le couple était pleinement conscient de la quarantaine à domicile qu’ils allaient devoir faire suivant l’arrivée de Diana Gañaveral et étaient tout à fait prêts à s’y conformer. Les frais supplémentaires de la quarantaine en hôtel obligent le couple à renoncer à ses retrouvailles tant attendues. 

« Ma femme est en Colombie, moi je suis à Sherbrooke. J’ai juste envie d’être avec elle, mais je n’ai pas 2000 $ pour quelques jours à l’hôtel, surtout qu’on respecterait les mesures sanitaires à la maison », déplore Dominic Goyette. 

« Le gouvernement martèle l’importance de la réunification familiale depuis le début de la pandémie et la fermeture des frontières. Par contre, des politiques comme celle-ci, sans exception, vont complètement à l’encontre de son discours », ajoute-t-il.

Le bureau de la ministre de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire Marie-Claude Bibeau, députée fédérale de la circonscription de M. Goyette, précise que seuls les travailleurs essentiels sont pour l’instant exemptés pour des raisons de santé publique. Aucune exemption n’est présentement accordée pour la réunification familiale.

Dominic Goyette affirme que plusieurs, comme lui, sont inquiets et espèrent une certaine flexibilité de la part du gouvernement fédéral. « Je demande au gouvernement de différencier les individus qui reviennent d’un voyage et ceux qui arrivent pour une réunification familiale », conclut-il.