Chronique|

Le Canadien et son Taxi Squad

Corey Perry

Chronique / Corey Perry et Michael Frolik avec le Canadien. Marc Bergevin a toujours su nous surprendre. Celles-là, je ne m’y attendais pas. Et j’adore ça.


Le Canadien a toujours bien aimé les vétérans qui en sont à leurs derniers milles et qui acceptent une baisse radicale de salaire. 

L’exemple le plus récent : Ilya Kovalchuk. Une expérience intéressante et sans risque. 

Mais il faut reculer jusqu’à Doug Gilmour en 2001 pour se rappeler du dernier joueur du genre ayant connu un certain succès en terminant sa carrière à Montréal à prix d’aubaine. Et encore là...

Tomas Plekanec est aussi l’un des derniers cas. Peu concluant. Comme le retour de Mark Streit. Ou le passage d’Ales Hemsky et d’Alexander Semin. Ou à la limite, Marc Denis et Douglas Murray. 

C’est peut-être justement le résultat du test Kovalchuk qui a convaincu Bergevin de se lancer dans le pari Perry. 

On sait aussi que les équipes de la LNH auront droit à leur escouade volante. Je préfère de loin le terme Taxi Squad, d’ailleurs.

On parle de 4 à 6 joueurs qui accompagneront l’équipe, pratiqueront avec l’équipe et joueront à l’occasion avec l’équipe sans être nécessairement dans l’alignement officiel.

Leur salaire comptera comme s’ils évoluaient dans la Ligue américaine. Donc pas nécessairement d’impact sur la masse salariale jusqu’à ce qu’ils disputent une partie dans la LNH. Rappelons que les 23 joueurs retenus dans l’effectif principal devront totaliser un maximum de 81,5 millions de dollars comme l’indique le plafond salarial.

Le Taxi Squad doit compter au moins un gardien et les membres de cette unité devront passer par le ballottage dans certains cas s’ils souhaitent rejoindre les rangs mineurs, principalement ceux ayant des contrats à un volet.

Dans les médias, on expliquait l’acquisition de Perry et Frolik par la possibilité d’insérer ces deux joueurs dans le Taxi Squad. 

J’aime l’idée, mais je n’en suis pas totalement convaincu. Parce qu’à ce coût, et grâce à leurs attributs particuliers, ces deux anciennes vedettes de la LNH pourraient se retrouver plus souvent qu’à leur tour dans l’alignement officiel, allant même jusqu’à obtenir une place de joueur régulier. Surtout dans le cas de Perry, grâce à son caractère, son physique et ses talents offensifs. 

On a vu que l’ancien choix de première ronde des Mighty Ducks a encore du gaz dans le réservoir. Âgé de 35 ans, il avait son utilité avec les Stars de Dallas. Après tout, pas plus tard qu’en 2018, il a terminé la saison avec 49 points en 71 matchs. 

Dans un rôle secondaire, Perry ne s’infiltra pas dans le top 6 offensif. Comme Frolik.

Mais sur un quatrième trio et parfois même sur une deuxième unité offensive en remplacement de Joel Armia ou Josh Anderson, celui qui a fait la pluie et le beau temps à Anaheim possède sa place à Montréal. À 750 000 $, rappelons-le. Le hic : ses cinq buts en 56 parties l’an dernier avec une excellente équipe comme celle des Stars de Dallas. 

Frolik se veut également un joueur responsable et expérimenté. Dans son cas, une place au sein du Taxi Squad est plus probable. Mais encore là, sa présence, tout comme celle de Perry, inquiète certainement un joueur comme Paul Byron. Ce qui m’amène à ma composition du Taxi Squad :

Charlie Lindgren

Charlie Lindgren

Amener Cayden Primeau au sein du Taxi Squad serait une erreur. Pas parce que le jeune gardien n’est pas prêt pour la LNH. Simplement parce qu’il a besoin de jouer des parties et de prendre un peu d’expérience chez les pros. Charlie Lindgren se veut donc le gardien idéal pour l’unité de réserve du Canadien. Âgé de 27 ans, il possède déjà quelques matchs d’expérience dans la LNH et son passage au sein du Taxi Squad ne nuirait pas à son potentiel, qui semble de moins en moins intéressant. La roue de secours parfaite pour Carey Price et Jake Allen.

Brett Kulak

Brett Kulak

Son salaire de 1,85 M$ pour deux ans et son rôle de 6e ou 7e défenseur m’amènent à considérer Brett Kulak comme un candidat de choix pour occuper l’une des places au sein du Taxi Squad, laissant ainsi la place à Victor Mete, qui commande un salaire de seulement 735 000 $ par année. Pourquoi donner autant d’importance au salaire : parce que le Canadien se trouve à un million au-dessus du plafond présentement. Kulak donnerait cette latitude nécessaire à Bergevin pour bouger une fois de plus ou pour respecter le plafond. Tout ça en sachant aussi que Joel Edmundson, Ben Chiarot et Alexander Romanov joueront à gauche. Il n’y a plus de place pour Kulak.

Noah Juuljsen

Noah Juulsen 

Le seul défenseur évoluant à la droite pouvant prêter main-forte au Canadien demeure Noah Juulsen. Sa place n’est plus dans la Ligue américaine. Mais peut-être pas non plus au sein du Taxi Squad, puisque Juulsen pourrait très bien devenir le 7e défenseur du Canadien en se retrouvant ainsi au sein de l’effectif principal. Le plus grand point d’interrogation de cette unité.

Alex Belzile

Alex Belzile

À l’âge de 29 ans, on ne peut plus parler de potentiel pour Alex Belzile. Il était l’un des meilleurs pointeurs du Rocket de Laval et son énergie a semblé plaire au Canadien. Avec un salaire de Ligue américaine, Alex Belzile est un choix unanime pour faire partie du Taxi Squad à l’attaque : son impact salarial sera minime dans le cas d’un rappel.

Jordan Weal

Jordan Weal

Un joueur capable de jouer à l’aile comme au centre, qui possède son lot d’expérience et qui peut remplir un rôle offensif ou défensif, c’est ça, Jordan Weal. Avec son salaire de 1,4 million qui ne serait pas comptabilisé, la masse salariale du CH baisserait quelque peu en envoyant Weal au sein de l’escouade volante. Mais Claude Julien l’adorait. Un peu trop, même. 

Paul Byron

Paul Byron

Victime de son contrat, Paul Byron devra se contenter au mieux d’une place sur le quatrième trio. Le cas de Ryan Poehling devra être analysé, tout comme celui de Michael Frolik. Mais le Canadien ne peut plus justifier le salaire de 3,4 millions de Byron avec le rôle qu’il devra occuper cette saison. Un vétéran qui portait une lettre sur son chandail. Des récoltes de 43 et 35 points à ses deux dernières saisons complètes en 2016-2017 et 2017-2018. Mais Paul Byron n’est plus le même depuis qu’il a été mis KO sur la glace : direction Taxi Squad.

Vétérans ayant disputé leur dernière saison à Montréal à bas prix
Ilya Kovalchuk (2019)
Tomas Plekanec (2018)
Ales Hemsky (2017)
Mark Streit (2017)
Alexander Semin (2015)
Doug Gilmour (2001 à 2003)