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Une ligue qui a su se démarquer

Alexis Lafrenière a connu toute une année 2020.

CHRONIQUE / L’année 2020 est unique dans la riche histoire de la LHJMQ. Comme dans tous les autres secteurs d’activités, le circuit de hockey junior de l’est du Canada a dû composer avec une pandémie. Ultime regard sur les derniers mois, où le circuit Courteau a réussi à se démarquer.


La conquête

L’année 2020 s’est amorcée sur les chapeaux de roues, avec la conquête de la médaille d’or par le Canada au Championnat du monde junior.

Si la LHJMQ n’a pas souvent un rôle de premier plan au sein d’Équipe Canada, l’édition 2019-20 fut différente. Alexis Lafrenière a fini le tournoi avec quatre buts et six aides en seulement cinq rencontres en raison d’une blessure au genou gauche, et il a été nommé joueur par excellence. Il a aussi reçu le titre de meilleur attaquant, une première pour un Québécois.

En plus de Lafrenière, cinq autres joueurs de la LHJMQ ont goûté à l’or, soit Jared McIsaac, Joe Veleno, Raphaël Lavoie, Dawson Mercer et Olivier Rodrigue.

Ajoutez au portrait André Tourigny, maintenant à la barre des 67’ d’Ottawa, mais qui est originaire de Nicolet et dont l’essentiel de son parcours junior s’est déroulé dans la LHJMQ. Tourigny était adjoint à Dale Hunter l’an dernier et cette année, c’est lui qui est aux commandes.

La crise

La COVID-19 a fini par stopper les activités du hockey junior canadien au printemps 2020. Contrairement à la LNH qui a fini par terminer ce qu’elle avait commencé, le hockey junior a été contraint d’abdiquer.

Pour les quatre concessions qui avaient été agressives sur le marché des transactions, ce fut très douloureux. Meilleure équipe junior au pays, le Phoenix n’a pas eu la chance de se rendre au bout du processus. Même chose pour l’Océanic, les Wildcats et les Saguenéens, les acheteurs compulsifs de la période des transactions.

Il n’y avait aucun parachute sur les transactions bouclées, car personne ne pouvait voir venir ce scénario catastrophe. Pour ces concessions, c’est une fenêtre qui s’est refermée, soudainement, après un investissement important. Ouch!

Le changement de garde

Il y a eu quelques changements dans les organigrammes des équipes durant la saison morte. À Sherbrooke, le pilote Stéphane Julien a aussi hérité des responsabilités de directeur-gérant, son bon ami Jocelyn Thibeault préférant prendre un pas de recul.

À Shawinigan, le règne de Gordie Dwyer a été bref, Martin Mondou lui a préféré Ron Choules. À Baie-Comeau, à la suite du désistement de dernière minute de Jon Goyens, le Drakkar s’est tourné vers son adjoint Jean-François Grégoire afin de prendre la relève derrière le banc.

Louis Robitaille et Tristan Luneau font maintenant équipe chez les Olympiques.

Le plus important changement de garde s’est toutefois produit à Gatineau. L’hiver a été douloureux chez les Olympiques et a mené au départ du controversé Alain Sear. À la recherche d’un nouveau leadership, la concession s’est tournée vers Louis Robitaille.

Ce dernier est arrivé en Outaouais les mains pleines, récoltant les fruits de la reconstruction. Jusqu’à maintenant, force est d’admettre qu’il a bien su jouer ses cartes, attirant notamment Tristan Luneau dans la LHJMQ.

Autour de Luneau, Zach Dean et Antonin Verreault, les Olympiques sont en train de se forger un nouveau cycle qui s’annonce très intéressant et qui coïncide avec le déménagement dans un nouvel aréna.

L’audace

Contrairement aux deux autres ligues juniors au pays qui ont repoussé leur saison jusqu’au début de 2021, la LHJMQ a décidé de prendre son envol à l’automne 2020. La ligue a établi un protocole serré, mais a laissé ses équipes s’installer comme à l’habitude dans les familles de pension.

Le protocole a tenu pendant quelques semaines, puis des équipes ont dû gérer des éclosions de COVID. La ligue s’est sentie obligée par la suite de stopper ses activités alors que la deuxième vague de la pandémie a frappé durement le Québec.

Elle est revenue avec une bulle d’une dizaine de jours à Québec pour garder ses équipes actives, un concept onéreux qui ne peut toutefois pas être implanté à long terme. Pour le début de 2021, de plus petites bulles sont prévues…

La fierté

Cinq joueurs de la LHJMQ ont trouvé preneur en première ronde du repêchage de la LNH, une excellente performance.

Bien sûr, tous les regards se tournaient vers Alexis Lafrenière, comme prévu premier de classe de sa promotion. Il a tous les atouts pour faire un malheur sur Broadway, Lafrenière. Les Rangers ne l’ont d’ailleurs pas prêté à Équipe Canada junior, préférant qu’il se prépare à l’entraînement à sa première saison chez les pros.

Derrière Lafrenière, Dawson Mercer (18e, Devils), Hendrix Lapierre (20e, Capitals), Justin Barron (25e, Avalanche) et Mavrik Bourque (30e, Stars) ont eux aussi vécu une grande soirée en octobre. Ce sera intéressant de suivre leur développement au cours des prochaines années, particulièrement ceux de Mercer et Lapierre, à qui le Canadien a préféré le défenseur Kaiden Guhle au 16e échelon.

La concession

En décidant d’amorcer la saison à huis clos, les équipes au Québec se privaient de revenus essentiels pour payer les budgets d’exploitations. Ils ont décidé de se lancer à la suite de discussions positives avec le gouvernement du Québec sur une aide financière.

Le hic, c’est que cette aide ne s’est pas matérialisée tout de suite. Et au moment des discussions finales, la ministre Isabelle Charest s’en est servie comme levier pour obtenir un durcissement des règles concernant les bagarres.

Un premier vote à ce sujet s’était terminé par un statu quo. Insatisfaite, la ministre a fortement suggéré aux équipes de tenir un second vote et cette fois, il y a eu des amendements pour punir plus durement ceux qui jettent les gants.

L’aide financière est arrivée par la suite et a permis aux concessions de se garder à flots. Les 18 concessions vont terminer la saison. On verra par la suite si, en 2021-22, la carte géographique sera appelée à changer…